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Travailler après un cancer : bilan 6 ans après la reprise. Analyse d’une cohorte de 153 salariés - 09/05/16

Doi : 10.1016/j.respe.2016.03.060 
B. Asselain a, , M. Sevellec b, S. Le Bideau c, F. Cotasson-Guillet c, L. Belin a, D. Lhuillier d, E. Rérolle b, N. Le Peltier a, M.F. Bourillon c
a Service de biostatistique et épidémiologie, institut Curie, Paris, France 
b Institut Curie, maison des patients, Saint-Cloud, France 
c Société de médecine du travail Ouest Île-de-France (SMTOIF), Paris, France 
d Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Si plusieurs études analysent la situation de retour à l’emploi deux ans après un cancer, peu se sont penchées sur le devenir à long terme de ces salariés au sein de l’entreprise. Nous avons étudié le devenir six ans après leur retour au travail de 153 salariés ayant eu un cancer en 2005 ou 2006. Ces salariés avaient tous participé à une première étude réalisée en 2008, portant sur 402 salariés, dont 319 avaient repris le travail deux ans après le diagnostic. Notre objectif était d’estimer le taux de salariés encore présents dans l’entreprise, et d’évaluer l’évolution des difficultés notées lors de la première étude.

Matériel et méthodes

Cette étude, réalisée en 2014 avec 40 médecins du travail analyse le devenir de 153 salariés sur les 319 qui constituaient notre échantillon en 2008. La partie quantitative de l’étude associait un questionnaire rempli par le médecin du travail et un auto-questionnaire adressé aux salariés. La partie qualitative a porté sur la réalisation d’entretiens semi-structurés : 24 entretiens de salariés et neuf entretiens de médecins du travail. Les taux de maintien dans l’entreprise ont été estimés par la méthode de Kaplan-Meier et comparés à l’aide du log-rank test.

Résultats

Sur les 153 salariés, 46 % étaient encore dans l’entreprise six ans après leur retour au travail. Pour l’ensemble des tranches d’âge inférieures à 55ans (113 salariés sur les 153), on note un taux de départ de l’entreprise de l’ordre de 20 % à six ans, soit environ 4 % par an. Pour les 83 salariés qui étaient encore dans la même entreprise six ans après leur reprise, les séquelles de la maladie ou des traitements sont encore présentes : fatigabilité 57 % ; troubles du sommeil 56 % (versus 34 % en 2008) ; troubles de la mémoire et de la concentration 34 % ; douleurs chroniques 16 %. Des troubles anxieux sont signalés par 31 % des salariés contre 29 % en 2008. Ces difficultés persistent pour 71 % de ces salariés. Un sentiment de pénalisation est éprouvé par 40 % des salariés non-cadres. Selon l’étude qualitative, la réussite de la réinsertion s’appuie sur l’association de trois composantes : un environnement bienveillant, voire solidaire ; un soutien et des moyens mis à disposition par l’entreprise ; un accompagnement dans la durée.

Conclusions

Six ans après la reprise, un salarié sur deux travaille encore au sein de la même entreprise. Loin d’avoir disparues, les difficultés constatées deux ans après le diagnostic de cancer persistent à distance des traitements. Alors que l’on estime la prévalence de patients travaillant après un cancer à plus de 300 000 personnes dans notre pays, cette enquête devrait contribuer à l’évaluation du fardeau économique de la maladie cancéreuse.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cancer, Retour au travail, Maintien dans l’emploi


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Vol 64 - N° S3

P. S138 - mai 2016 Retour au numéro
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